Derniers voyages

Sans destination, un dernier voyage.

 

Derniers voyages nous transporte dans une autre dimension. La vidéo, comme un songe hallucinatoire, fait perdre tout repère. Ce qui est proche, ce que l’on pourrait quasiment toucher est pourtant insaisissable à l’œil nu. A l’inverse, au dernier plan, c’est le lointain qui devient perceptible. C’est lui que le regard peut accrocher.

Quelle lecture de sa propre existence ?

Dans un dernier soupir de soulagement, de délivrance, triomphant de la souffrance, cette œuvre est une marque d’humilité. Au rythme soutenu d’une respiration : une hésitation étourdissante.

L’image de l’être disparu est à jamais imprimée dans les mémoires de ceux qui restent. Parfois même, un peu comme le phénomène de la persistance rétinienne, elle s’inscrit au plus profond de l’inconscient. La mémoire se transmet, et l’histoire continue…

Encore plus qu’un voyage à travers nos mémoires, c’est un périple à travers nos consciences dans lequel nous précipite ici l’artiste.

Le voyage a ce côté hypnotisant qui fait parfois errer les consciences, délestées de toute tension. Cependant, en s’arrêtant, on réalise à quel point nous sommes fragiles, si peu omniscients ; mais surtout à quel point l’on peut s’acharner à se meurtrir, blessant non seulement les corps, mais pire encore, les consciences.